Vaguer | 2014-2021 - Processus scanographique mobile
Je me relève.
Intranquille.
Je marche et parfois glisse.
Sur des surfaces, sur des matières.
Je m’aventure dans l’urgence.
Sur des personnes, sur des espaces.
Souvent je roule, parfois déroule.
Et rêve que je cours, presque.
J’ouvre, entre et dis bonjour, toujours.
J’occupe le temps à vaguer.
À me mouvoir.
Dans un tissu bleu noir.
Presque abstrait, réticulaire.
Autant de lignes, que de chemins.
Une somme de croisements.
Plus j’avance, plus je me projette sous d’autres formes.
Dans d’autres détails, d’autres histoires.
Alors je m’approche, je frôle, je touche.
Et viens me coller contre, généreusement.
Je cherche à comprendre, tout comme je cherche à saisir.
À aimer, àcontenir.
Par les mains, par les mots.
Avec l’instinct je prends appui.
Et avec mon corps, me positionne et fait appel.
Tantôt bien, tantôt mal, tout ceci est un réequilibrage permanent.
Une constance absurde, une somme de choix.
Que tu pointes, que je tire.
Plante, fuis, pends, coupe et filme.
Je me donne au hasard.
Prélève, récolte, collecte et ponctionne.
Je traque les lignes et rassemble des distances.
Je me mesure, au monde et au temps.
Droit dans mes yeux et de travers dans ma démarche.
Qui est une enquête du quotidien.
Socio-poétique.
Complexe et sans fin, dont je suis le juge et l’auteur.
Protagoniste et narrateur.
Je recherche des couleurs, des lumières témoins de mon chemin.
À travers lesquelles je suis des directions.
Dedans et autour.
Murs, sols et plafonds, sans distinction.
Je suis le flux et je suis le filtre.
J’emmagasine plus que je ne peux et je me déborde.
Puis me recompte, compare, taille et détaille.
Je traque les analogies pour mieux comprendre mes différences.
Mets en place de longs questionnaires.
Et me construis des pièges.
Des compagnons de routes, des fatigues et des outils.
De toutes espèces.
Pour cela je me déplace, passe et déplace, sans arrêt.
Je ne cesse de me travailler, de me répandre.
Au travers de ces excroissances, de ces poids.
Que je garde, que je jette et parfois oublie.
Alors je reviens et je me remémore.
Je rassemble, je fais le tri, je me débats et fait débattre.
Je me disperse pour mieux nous rejoindre.
Autrement, je veux sentir à l’infini.
Chercher des autres et leur soumettre l’imprévisible.
Car nous n’avons de limites que nos possibles.
Épuise le temps et puise la vie.
Stadium de Vitrolles - Mars 2015 | Le geste plus que l'image. Pas celle issue du scanner mais celle du geste en train de se faire. Ode à une main courante (qui d'ailleurs à disparu), dévaler la pente à contre jour et tout absorber ; l'architecture et la bauxite en contrebas, le trajet sineux rythmé par ma main sur le métal rugeux, la blanche lumière du soleil de ma Provence et la vitesse. L'adrénaline qu'elle procure aussi.