21,7 | 2019 - Scanographies imprimées sur un rouleau de 40 mètres de long et de 21,7 centimètres de larges - MMA de l'Estaque, Marseille

L'arrivée des visiteurs de l'exposition fut placée sous le signe du décontenancement. Rien aux murs. Se présente a eux un espace vide où la seule présence tangible fut celle d'un rouleau posé au sol. Les déplacements sont maladroits et les regards se tournent vers moi comme pour me demander des yeux ce qu'il se passe, ce qu'il faut faire et où faut il regarder. J'entame alors un discours qui s'apparente à un récit de vie suivi d'un récit de voyage. Tout est placé sous le spectre du parcours et la boucle que je dessine par mes mots commence à quelques pas d'ici, dans le village de Saint-André. Il circule par les villages du nord de Marseille, puis passe par Septemes les vallons, par Aix-en-Provence et se poursuit en Argentine ; en passant par Buenos Aires, Rosario, Cordoba et Ushuaïa. L'évocation du retour à Marseille met fin à ce discours et sonne le moment de me rapprocher du rouleau posé au sol. Ce dernier fut déroulé dans les mains des personnes présentes et suivi d'un processus narratif activé en fonction des positions de ces derniers. Chacun se retrouve dès lors à la fois support et spectateur de l'oeuvre. Relié.es par le dispositif, leurs positions leur offre un point de vue particulier. Certaines parties leur sont visibles, d'autres non. Certains ententent mes commentaires mais ne voient pas l'image, d'autres voient l'image au loin mais ne peuvent entendre mes mots. Le procédé narratif est simple ; il se déplace le long du ruban et amorce avec la personne située en face de moi, une processus de rémémoration du geste. Une fois passé devant chacun d'entre eux, les participants l'ont déposé à leur pieds et ont ainsi déterminé collectivement l'accrochage de l'exposition.

Crédit photo : Emilie Rossi

- Là c'est le carrelage de la salle de bain du Che Guevara à Alta Gracia, près de Cordoba.